Fig. 3 : Paravent trois panneaux et, en agrandissement, signature de l'artiste et détail de la
décoration métallique de l'encadrement.
Ces deux dernières œuvres, l'éventail et le paravent, établissent l'influence sur l'artiste de
l'art nouveau ou style 1900, alors en pleine effervescence à Paris. À noter également le soin
apporté pour ces deux œuvres aux encadrements. Réalisés en acajou massif, ils révèlent un
beau travail d'ébénisterie (créateur non identifié). Ils soulignent davantage la grande qualité
de ces œuvres dont ils font partie intégrante. Celui du paravent s'accompagne aussi de très
fines décorations métalliques, annonçant déjà l'intérêt de l'artiste pour la métallurgie
d'art.
Les figures 2 et 3 montrent des agrandissements des signatures de l'artiste. Celle de la figure
2, très discrète, se trouve au centre du tableau. Elle ressemble fortement à celle de la figure
3. On peut donc considérer que ce type de signature correspond aux œuvres graphiques de
l'artiste. Sur la figure 2 est aussi montrée l'étiquette de l'entreprise Pottier
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collé au dos du
tableau. A l'époque, cette entreprise assurait le transport des œuvres d'art vers les grandes
expositions. Pour ce tableau, celle-ci dut avoir lieu peu avant 1900.
A. E. Gaston Gautier épousa Marie Bard (1873-1928) en décembre 1900. En 1908, avec l'ambition
de laisser libre court à ses talents de métallurgiste, il emménage avec sa famille – il est père de deux
enfants, Marguerite née en 1901 et Geneviève en 1903
2
– au 65 rue de Turenne
4
. Ce bel immeuble
du XVIIème siècle devint, un siècle plus tard, la propriété du Comte Ossolinski, d'où son nom
d'Hôtel de Pologne. À propos de cet Hôtel, il est, ici, intéressant de noter ce qui est rapporté dans le
guide Hilairet des rues de Paris
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: en 1800, cet immeuble fut mis à la disposition du ministre de
l'intérieur pour y loger gratuitement les artistes les plus distingués dans les arts mécaniques,
balcon, ferronneries, fronton, escalier ! En 1802, cet Hôtel devint la propriété des Hôpitaux de
Paris puis passa en « mains privées ». Et c'est précisément dans cet immeuble que A. E. Gaston
Gautier y déploya dès 1908 – donc plus d'un siècle plus tard – ses propres talents d'artiste dans des
arts mécaniques, en l’occurrence celui du bronze et celui du fer.
A. E. Gaston Gautier créa alors une « société collective » qui, officiellement, dura de 1908 à 1923
1
.
Il y apparaît d'abord comme Maître Bronzier (en 1914 par exemple)
1
puis comme Bronzier et
Ferronnier (en 1919)
1
. Sur le plan financier, il s'était associé à un dénommé Paul Benoît
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(pour un
capital initial de 40 000 fr.
1
, soit plus de 150 000 Euros de 2019.